On compte plus de 23'000 enfants en situation de rue à Antananarivo, la capitale de Madagascar1. Parfois, ce sont même des familles entières qui sont confrontées à cette situation. En collaboration avec nos partenaires de terrain, nous cherchons constamment de nouvelles manières de les soutenir et de les prendre en charge.
Les dispositifs de nos partenaires ONG HARDI Madagasikara, le Centre NRJ, l’Association Graines de Bitume, l’ONG Manda et la Plateforme de la Société civile pour l’Enfance (PFSCE) ont permis d’avoir un impact considérable auprès des enfants en situation de rue. En 2022, les centres ont pu accueillir près de 1300 jeunes et soutenir plus de 1000 familles. Ces structures contribuent à la réinsertion sociale, scolaire et professionnelle de ces enfants et de leurs familles.
Nouvelle étape du projet : le point d’accueil
Malgré ces efforts, les besoins des enfants, jeunes et des familles entières en situation de rue dépassent nos effectifs. C’est pourquoi cette année, notre projet franchit une nouvelle étape importante : la mise en place de points d’accueil mensuels. Les points d’accueil font partie intégrante du travail de rue : ils consistent à rassembler tous les services de base pouvant aider les enfants et familles en situation de rue, et permettent des référencements ou orientation vers des structures compétentes dont les centres et les services. La première édition s’est déroulée le 26 mai dernier, et a réuni plus de 400 enfants et parents. L’idée est de régulariser la fréquence et le lieu d’un tel dispositif, afin d’attirer le plus de bénéficiaires possible.
Durant une demi-journée, les enfants et parents ont pu bénéficier de repas chauds, de consultations médicales, de soutiens psychosociaux et de diverses sensibilisations (droits des enfants, hygiène, etc.) Les enfants ont aussi pu participer à des jeux et des activités ludiques.
C’est grâce à la collaboration avec de nombreux acteurs locaux, que de nombreux services ont été promulgués. Le personnel soignant des associations partenaires du projet Sandratra ont collaboré avec des médecins et des sage-femmes de la clinique mobile mise à disposition par la commune Urbaine d’Antananarivo. Enfin, les soutiens psychologiques ont été réalisé par des étudiants de l’Université Catholique de Madagascar (UCM).
Pourquoi c’est important ?
Le bilan de ce premier point d’accueil a été très positif, car il a permis d’offrir un grand nombre de services qui ne sont pas, ou que très peu accessibles aux enfants et aux familles en situation de rue, en raison de discriminations et des coûts qu'ils peuvent engendrer. Comme l’explique Nantenaina Mihary RAJAONA, coordinateur local du projet Sandratra : « ils n’ont pas de temps à consacrer à ce genre de choses : ce n’est pas une priorité pour eux. ».
La présence d’assistants sociaux a permis de mieux comprendre les problématiques auxquelles sont confrontées les familles et les jeunes en situation de rue pour les proposer le soutien le plus adapté.
Selon les assistants sociaux, les problèmes majeurs sont le manque d’argent et de travail, les violences basées sur le genre, l’addiction à l’alcool, aux drogues, les pressions de l’entourage et les rivalités entre les membres de la famille.Nantenaina Mihary RAJAONAcoordinateur local du projet Sandratra, Madagascar
Le point d’accueil a également permis à nos partenaires d’évaluer les besoins des enfants et des familles. Ils ont pu observer un très grand besoin en termes de médicaments, principalement pour des traitements de base. Face à cette forte demande, des nouveaux partenariats sont prévus pour permettre un approvisionnement suffisant. De plus, ils ont constaté beaucoup de problèmes ophtalmologiques, et vont par conséquent mobiliser des spécialistes lors de l’édition suivante.
Nous réjouissons de cette nouvelle étape franchie et du développement à venir de cette offre au service des jeunes et des familles en situation de rue d'Antananarivo !