Au Pérou, des millions de jeunes vivent et travaillent dans la rue pour leur propre survie ou pour subvenir aux besoins de leur famille. Qosqo Maki, une association péruvienne partenaire de la FAAI depuis 2014, permet à des jeunes en situation de rue à Cusco, d’avoir un toit, de s’insérer dans la société et de construire leur avenir. A leur côté, nous portons la voix de ces jeunes auprès des Nations Unies pour que leurs droits soient mis en œuvre.
Michael a 19 ans. Comme beaucoup d’autres, il a connu la rue enfant. Aujourd’hui, il veut porter la parole des enfants et adolescents qui vivent dans la rue : « J’ai quitté ma famille à 10 ans, confie-t-il. Mon père était alcoolique. Ma maman travaillait beaucoup. Ils ne s’intéressaient pas vraiment à moi. J’ai vécu deux ans dans la rue, en vendant des bonbons jusqu’au jour où un autre enfant m’en a volé et m’a entraîné au centre de Qosqo Maki ».
Depuis 1991, l’association Qosqo Maki, accueille des garçons et des filles de 12 à 18 ans en situation de rue et leur met à disposition un dortoir à travers leur programme d’accueil nocturne. Là, ils peuvent bénéficier de toute une série d’ateliers de soutien scolaire, de théâtre ou encore de sensibilisation aux droits de l’enfant. Avec notre partenaire, nous proposons des ateliers professionnels et techniques de menuiserie et de boulangerie pour offrir une formation alternative aux jeunes en fonction de leurs aspirations personnelles.
Un accompagnement qui favorise l’indépendance :
Qosqo Maki valorise la participation des jeunes à l’organisation de la vie commune à travers des assemblées, où les usagers du dortoir se réunissent chaque semaine, établissent les règles de cohabitation et apprennent à résoudre leurs problèmes de manière consensuelle. Les jeunes prennent aussi part à des activités ludiques et éducatives telles que le théâtre ou des moments de rencontre avec les jeunes et les adultes du quartier et apprennent à gérer une caisse commune.
« A Qosqo Maki, chaque jeune se construit individuellement et collectivement, résume Sonia Ligas Ovalle, directrice, puis s’insère petit à petit, dans la société. Qu’ils vivent au Pérou, […] ou dans d’autres pays, les jeunes seront toujours des jeunes. »
Une approche particulière et qui porte ses fruits puisqu’au bout de trois ans, Michael a pu reprendre ses études secondaires et a appris à travailler en menuiserie avant d’avoir un coup de cœur pour la boulangerie. Son rêve ? Étudier la psychologie, devenir boulanger et éducateur. « Je veux aller de l’avant et aider les enfants de la rue comme on m’a aidé ».
En attendant, Michael les a représentés en novembre à la « Rencontre Nationale pour les droits des enfants et des adolescents en situation de rue et d’injustice sociale », organisée par Qosqo Maki à Cuzco. Une première rencontre de trois jours, qui a réuni des jeunes venus des quatre coins du pays pour partager leur expérience et leurs souhaits pour l’avenir des jeunes qui, comme eux, ont un parcours de rue au Pérou.
Un engagement conjoint pour le respect de droits de l’enfant au Pérou :
Cette semaine, aux côtés de notre partenaire, nous irons porter la voix des enfants et des jeunes en situation de rue aux Nations Unies dans le cadre de l’Examen Périodique Universel. Jorge Roldan Del Solar, un des responsables de Qosqo Maki prendra la parole à Genève pour demander la mise en œuvre des droits de l’enfant que l’Etat péruvien s’est engagé à respecter.