Journée internationale des enfants en situation de rue
La crise sanitaire rappelle qu’il est urgent de protéger les enfants qui se retrouvent en première ligne de front face au COVID-19
Cette année, à l’occasion de la Journée internationale des enfants en situation de rue, Apprentis d’Auteuil et la Fondation Apprentis d’Auteuil International (FAAI) se joignent, avec leurs partenaires locaux en Afrique, Asie et Amérique latine à la campagne internationale initiée par Consortium for Street Children « Espaces sûrs pour les enfants en situation de rue », visant à interpeller les gouvernements sur la situation à laquelle ces jeunes sont confrontés.
Si la « maison » est aujourd’hui considérée comme un « lieu sûr » pour s’isoler et se protéger du coronavirus, ce constat n’est pas valable pour les millions d’enfants dans le monde pour qui la « maison » est synonyme de rue.
Cette année, plus que jamais, les enfants vivant ou travaillant dans la rue se retrouvent dans une situation de vulnérabilité extrême, davantage exposés aux dangers de la pandémie mais aussi dans l’incapacité de respecter les mesures imposées par leurs gouvernements. Concrètement, ces enfants manquent de moyens nécessaires à la lutte contre le COVID-19 : des lieux d’isolement et un accès à l’eau et au savon. L’imposition de couvre-feu et de mesures de confinement, souvent accompagnée de rafles policières, rend aussi les enfants en situation de rue plus à même d’être criminalisés. Enfin, l’accès à l’information constitue un enjeu majeur pour ces jeunes, qui doivent savoir se protéger et savoir où aller pour se soigner.
Face à cette crise sanitaire, nos partenaires s’efforcent de garantir au mieux la protection des jeunes et les liens qui les unissent. Nombre d’entre eux sont dans l’obligation de s’adapter aux mesures sanitaires en fermant les centres d’accueil de jour et en invitant les jeunes à rentrer en famille, lorsque c’est possible. D’autres centres d’hébergement se sont confinés avec les enfants hébergés, comme l’ont fait certains centres des associations partenaires du REIPER (Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants en Rupture), au Congo et le Centre NRJ (Nouveau Relais des Jeunes) à Madagascar. Enfin, certains sont parvenus à élargir leurs capacités d’accueil pour offrir des lieux sûrs à davantage d’enfants. Malheureusement, dans la majeure partie des pays, nos partenaires ont dû suspendre les activités menées en milieu ouvert, telles que les maraudes, les activités de sensibilisation, de soins, d’écoute et d’assistances diverses.
Nos partenaires font preuve d’une immense dévotion, en veillant à assurer aux jeunes vulnérables, un abri, un approvisionnement en nourriture et un accès à l’information.
Le coordinateur du REIPER nous partage son témoignage sur le fonctionnement de certains centres dans de telles conditions :
« Les structures membres du REIPER accueillant des enfants resteront ouvertes pendant cette période. (Elles) n’abandonneront pas les enfants qui sont d’ailleurs parmi les personnes les plus fragiles. Elles essaieront de veiller à ce que les droits fondamentaux soient respectés et ne soient pas sacrifiés au nom de la lutte contre la pandémie. »
A Madagascar, le quotidien des jeunes a également été chamboulé. Le responsable du centre NRJ, témoigne :
« Dans la journée, nous diversifions les activités : études […], travail manuel, jeux, télé… Nous essayons également de changer de régime alimentaire. […] Nous mangeons des tubercules, de la banane, de la semoule, du maïs aux haricots, on fait de pain… […] Comme tous les jours à 13h, il y a un compte-rendu du gouvernement sur la situation, nous avons pris le temps de suivre et de former des groupes de travail pour voir la compréhension des jeunes de la situation. Magnifique implication. »
A l’occasion de cette journée de célébration, nous souhaitons rappeler aux gouvernements qu’il est urgent de protéger les plus vulnérables parmi lesquels se trouvent les enfants en situation de rue, et nous les encourageons particulièrement à collaborer avec les associations locales œuvrant auprès de ces enfants pour réfléchir ensemble et mettre en place des solutions adaptées pour ces jeunes. Il est, aujourd’hui plus que jamais, temps de s’entraider, de se rassembler et de faire preuve de solidarité pour agir dans l’urgence et combattre ensemble la pandémie de COVID-19.