Enfants qui jouent au ballon, Madagascar © Apprentis d’Auteuil
Enfants qui jouent au ballon, Madagascar © Apprentis d’Auteuil

Le droit aux loisirs pour les enfants en situation de rue : un enjeu crucial pour leur épanouissement

La Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE) garantit à tous les enfants des droits inaliénables, tels que le droit à l’éducation, à la protection, à la santé, au repos et aux loisirs. Les États ont la responsabilité d’assurer la mise en œuvre effective de ces droits. Cependant, la réalité est souvent différente : de nombreux États manque à leurs obligations et négligent des mesures fondamentales pour garantir le bien-être et développement des enfants, particulièrement ceux en situation de rue.  

L’article 31 de la CIDE, reconnaît explicitement le droit de chaque enfant au repos, aux loisirs, au jeu et à la participation à des activités récréatives, culturelles et artistiques adaptés à son âge. Ce droit, souvent négligé, n’est pas accessoire mais fondamental pour le développement physique, mental et social des enfants. Il leur offre un espace pour exprimer leur créativité, nouer des relations sociales et se construire une identité. Pourtant, pour les enfants en situation de rue, ce droit est rarement respecté. Les enfants en situation de rue ont rarement accès à leurs droits car la nécessité de subvenir à leurs besoins primaires, comme se loger et se nourrir, prime sur tout le reste. Jouer et participer à des activités permettraient à ces enfants de s’épanouir et profiter d’un espace d’expression libre où ils peuvent être tout simplement des enfants, loin des contraintes et des pressions de la survie quotidienne. Cependant, le non-respect de ce droit aggrave leur marginalisation et limite leurs chances de réinsertion sociale.  

Malgré l’existence de lois internationales et nationales en faveur des droits de l’enfant, leur application reste souvent déficiente. Les budgets dédiés à la protection de l’enfance sont insuffisants, et les droits des enfants demeurent largement méconnus. 

C’est dans ce contexte que nos partenaires locaux redoublent d’efforts pour promouvoir une sensibilisation accrue et une mise en œuvre réelle des droits des enfants, y compris le droit aux loisirs. Grâce à leurs initiatives, certains enfants en situation de rue ont l’occasion de découvrir un environnement différent, où ils sont considérés comme égaux, libérés temporairement des inquiétudes liées à leur situation de rue. 

Les activités récréatives du REIPER au Congo  

L’un de nos partenaires, le Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants en Rupture (REIPER) regroupant 23 organisations, illustre parfaitement l’importance du droit aux loisirs pour les enfants en situation de rue, en développant des activités récréatives visant à sensibiliser et promouvoir les droits fondamentaux des filles et garçons en situation de rue. En juillet dernier, le REIPER, en partenariats avec d’autres associations locales a organisé un camp de vacances, pour 41 enfants en situation de rue ou en situation vulnérable venant de Brazzaville et de Kingoué. Ces adolescents ont voyagé dans la région de la Bouenza, au Sud de la République du Congo. Pendant 11 jours, 16 garçons et 25 filles ont été sensibilisés sur droits afin de leur permettre de construire et de réaliser un projet de vie. Tous ces enfants ont participé à des activités récréatives telles que des ateliers de dessin, des séances de cinéma, des jeux de société et une soirée au feu de camp animée par des pièces de théâtre et de la musique. 

"J'ai aimé le camp, cela m'a permis de rencontrer de nouvelles personnes, de me lier d'amitié et de visiter certains endroits que je n'avais jamais vus. J'ai appris beaucoup sur les droits des enfants durant ce camp de vacances." Un enfant en situation de rue 

Ces enfants en situation de rue ou en situation vulnérable sont repartis de ce camp de vacances avec une meilleure compréhension de leurs droits, ainsi que de nouvelles compétences adaptées à leurs besoins spécifiques. Ce séjour a également été une occasion pour eux d’exercer leur droit au repos, aux loisirs et au jeu, contribuant ainsi à leur épanouissement personnel et social.