Journée internationale des enfants en situation de rue : l’accès aux services essentiels pour tous les enfants dès maintenant !

Chaque 12 avril, nous célébrons la Journée internationale des enfants en situation de rue. Cette année, la FAAI et ses partenaires locaux se joignent à la campagne internationale de Consortium for Street Children pour appeler les gouvernements à assurer l’accès aux services essentiels à tous les enfants et jeunes en situation de rue ! Une demande plus que jamais urgente dans le contexte actuel, comme nous l’explique Laura Hendricksen, Adjointe de Direction chargée du plaidoyer international :  

« La crise sanitaire a eu un impact dramatique sur les enfants en situation de rue. Depuis le début de la pandémie, l’accès aux services fondamentaux a été rendu encore plus difficile : la fermeture des commerces a signifié, pour ces enfants, plus de moyens de survie, de se nourrir… La faim et l’absence de prise en charge sanitaire ont entraîné une dégradation de leur état de santé, et certains en sont décédés ». 

La pandémie a exacerbé les privations déjà présentes pour les enfants en situation de rue, qui se voyaient déjà souvent refuser l’accès aux services essentiels parce qu’ils n’avaient pas de papiers d’identité, d’adresse fixe ou d’argent.  

A l’occasion de cette journée internationale, Fany et Julio, deux jeunes actuellement accueillis au Centre NRJ, notre partenaire à Madagascar, nous racontent leur parcours. Tous deux ont connu la rue faute de ressources financières, ne leur permettant plus de continuer leur éducation et les exposant à la violence et aux dangers de la rue. 

« Je suis tombée dans la rue le jour où la femme qui me parrainait depuis la classe de 11e a appris que je devais redoubler ma 8e, elle a tout de suite arrêté son parrainage. J’ai rôdé dans les rues de Tananarive pendant un an environ » Fany, 16 ans.  

« Avant de connaître la rue, j’étais en classe de 9eje voulais continuer mes études au collège mais ma grand-mère n’avait plus les moyens de me les payer. Pour subvenir à mes besoins, j’ai ramassé des morceaux de fer dans des bacs à ordures pour les revendre. J’allais parfois dormir chez ma grand-mère. Le plus dur à vivre, c’était mes rencontres avec des « bandits » qui me donnaient des idées folles comme la consommation de drogues. J’avais aussi souvent faim. » Julio, 18 ans 

Désormais pris en charge par l’équipe du Centre NRJ, les deux jeunes y ont trouvé un toit et un soutien pour reprendre le chemin de l’école et leur donner des nouvelles perspectives comme en témoigne Julio, « une personne nous a fait connaître, à moi et à ma grand-mère, le gîte de nuit. Là, j’ai tout de suite trouvé de l’aide. J’ai appris la poterie, j’ai été accueilli à l’internat… et j’ai pu continuer mes étudesJe voudrais dire aux décideurs d’aller voir de près les enfants des rues. Car, parmi eux, beaucoup veulent aller à l’école pour apprendre, faire des activités manuelles, suivre de bonnes formations générales ou professionnelles ». 

De son côté, l’an dernier, Fany a commencé des études générales au centre de formation professionnelle : « J’ai l’impression de reprendre une vie normale. Je veux dire aux enfants qui sont encore dans la rue de ne pas s’en contenter, de vouloir s’en sortir. De voir plus haut et plus loin pour leur avenir. Je rêve de faire des études en comptabilité pour, un jour, travailler dans une banque. Et avoir de l’argent pour vivre. Bien. » 

Mobilisons-nous, en cette journée internationale, pour demander aux gouvernements de lever tous les obstacles qui empêchent aujourd’hui les enfants de pouvoir se soigner, se nourrir, avoir un hébergement sûr. L’accès gratuit à l’école est aussi fondamental : investissons dès maintenant pour leur avenir !