

Au Mali, notre partenaire l’Association Jeunesse et Développement (AJDM) œuvre au quotidien pour offrir un levier d’espoir aux jeunes filles en difficulté, en particulier les jeunes mères souvent confrontées à l’exclusion sociale. À travers son projet « Djiguiya So » (la Maison de l’Espoir), l’AJDM propose un hébergement pour ces jeunes femmes et leurs enfants, ainsi qu’un accompagnement global qui inclut des formations professionnelles en couture, en tatouage au henné, en soins de beauté ou en restauration, ainsi que des cours d’alphabétisation, d’éducation financière, un accompagnement à l’entrepreneuriat et une sensibilisation aux enjeux de santé.
En complément, la Maison des Familles, également portée par l’AJDM, est un lieu d’échange et de soutien communautaire. Elle promeut le rôle fondamental des familles dans le développement et l’épanouissement des enfants, en renforçant les liens sociaux à l’échelle du quartier.
Mais l’action de l’AJDM ne s’arrête pas à la fin de la formation. Les jeunes mères bénéficient ensuite d’un accompagnement individuel et communautaire, qui les soutient dans leur rôle de parent, renforce leur autonomie et favorise une réinsertion sociale et professionnelle durable.
C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Fatoumata et Alima, deux jeunes femmes formées à la couture par l’AJDM, qui poursuivent aujourd’hui leur parcours avec détermination et courage. Elles se sont croisées lors d’une formation à l’entrepreneuriat organisée pour les anciennes bénéficiaires, réunissant plusieurs promotions, au cours de laquelle elles ont noué une amitié. Depuis, elles se soutiennent mutuellement et avancent, pas à pas, vers un rêve commun : ouvrir leur propre atelier de couture.
Fatoumata :
Quand Fatoumata intègre la formation en 2021, elle est déjà maman. Aujourd’hui, elle vit à Bamako, avec son mari et leurs deux enfants, dans une chambre modeste où se mêlent vie de famille et activité professionnelle. À l’entrée de leur espace, elle a installé sa machine à coudre, offerte à la fin de la formation, dans un coin dédié à son travail.
Son atelier n'étant pas visible depuis la rue, le bouche-à-oreille reste son principal levier pour attirer des clients. Malgré cette contrainte, Fatoumata parvient à décrocher des commandes régulières. Ingénieuse, elle a amélioré sa machine à pédale en y ajoutant un petit moteur électrique, tout en conservant le système manuel, une solution astucieuse pour continuer à travailler malgré les fréquentes coupures d’électricité à Bamako. Aujourd’hui enceinte de son troisième enfant, Fatoumata poursuit son activité avec courage, soutenue par une alliée précieuse : Alima, son amie et ancienne camarade de formation.
« On aimerait bien ouvrir notre atelier ensemble. Pour l’instant, on n’a pas assez de moyen, mais on va réussir ! »

Alima:
Alima travaille aussi à domicile, mais elle intervient également dans un atelier de couture, où elle est appelée pour renforcer l’équipe selon les besoins. Elle aide aussi Fatoumata lorsque celle-ci a trop de commandes ou se sent fatiguée. Grâce à une tontine communautaire à laquelle elle cotise par mois, Alima a déjà pu s’offrir une deuxième machine à coudre. Un premier pas vers son projet d’ouvrir son propre atelier, pourquoi pas aux côtés de Fatoumata.
« Ma stratégie, c’est d’économiser pour acheter petit à petit des équipements. Quand j’en aurai assez, je pourrai ouvrir un atelier. »
Fatoumata et Alima ont pris l’initiative de faire également parti d’un groupe d’entraide mutuelle, aux côtés d’autres anciennes bénéficiaires. Ce réseau naissant offre à chacune un espace d’écoute, de partage et de motivation, où les expériences se croisent et s’enrichissent. Ainsi, l’action de l’AJDM dépasse le cadre individuel, en semant les graines d’un engagement collectif, porté par des jeunes femmes déterminées à construire, ensemble, un avenir plus digne et autonome.