16 juin : Journée Mondiale de l’enfant africain – L’impact du COVID-19 sur l’éducation

Le 16 juin 1976, des jeunes étaient assassinés à Soweto, en Afrique du Sud, alors qu’ils manifestaient pour leur droit à l’éducation. 44 ans plus tard, le droit à l’éducation est loin d’être universellement acquis, et la crise sanitaire actuelle ne fait que menacer davantage ce droit. La fermeture mondiale des écoles n’a aucun précédent historique : début avril 2020, l’UNESCO (https://en.unesco.org/covid19/educationresponse) reportait le pic de fermeture mondiale des écoles avec 194 pays ayant fermé les établissement scolaires et plus de 90% des élèves affectés.

Nos partenaires en Afrique, déjà extrêmement vulnérables face aux risques sanitaires de la Covid-19, subissent pleinement les conséquences éducatives de la crise. Au Maroc, l’association L’Heure Joyeuse, qui accompagne les jeunes en difficulté d’accès à l’emploi vers l’insertion à travers des formations, des placements en stage ou en emploi et un suivi socio-professionnel, a dû faire face à la fermeture obligatoire des écoles et centres de formation depuis le 13 mars et ce jusqu’en septembre. La mise en place de « l’école à distance » ne fut pas sans défis, l’absence d’ordinateur, tablette ou smartphone dans les familles accompagnées rendant difficile le maintien du contact. Fort heureusement, des outils connectés ont été empruntés ou achetés pour permettre de pallier à ce problème.

Dans cette situation, les jeunes accompagnés par l’Heure Joyeuse sont directement impactés : certains voient leurs activités de formation en présentiel suspendues jusqu’à septembre, retardant l’obtention de leur diplôme, pendant que d’autres voient leur période de stage ou d’emploi s’achever prématurément.  

Rien n’arrête pourtant l’équipe, qui se montre investie, mobilisée et dévouée pour poursuivre, au mieux, l’éducation des jeunes. Hicham Habibou, Chef de projet au sein de l’association, témoigne : « Depuis le confinement, la team a entrepris un certain nombre de démarches palliatives et adaptatives à la situation pandémique et ce, afin de poursuivre les programmes de formation et d’accompagnement auprès des jeunes ». Il précise, pour les jeunes insérés en emploi ou en stage : « Nous avons pris contact avec les partenaires de formation professionnelle pour prendre connaissance des programmes et des cours à distance disponibles. Nous avons informé les partenaires sur nos programmes adaptés et digitalisés ».

Parmi les initiatives phares : les réseaux sociaux, utilisés comme moyen de suivi-socioprofessionnel, de cours et de formation. Le programme d’orientation et d’insertion professionnelle se poursuit via la page Facebook dédiée (COIP-L’Heure Joyeuse) relayant quotidiennement des conseils relatifs aux mesures sanitaires, des sessions de live avec les formateur.ice.s et des idées-concept pour chacun des modules (français, informatique, life skills, initiation à l’entrepreneuriat, orientation, sensibilisation à l’épargne et les techniques de recherches d’emploi). Des groupes Whatsapp ont été créés pour maintenir le lien entre les jeunes et leur permettre de partager pendant que les cours sont évalués chaque semaine grâce à des questionnaires envoyés sur cette même application.

Au niveau des cours, la formation Entrepreneuriat se poursuit à distance et les jeunes bénéficient d’un accompagnement personnel réalisé par les formateur.ice.s. Sur une autre page Facebook (Dispositif Entrepreneuriat de L'Heure Joyeuse), « La personnalité du jour », « L’idée inspirante du jour », « Le film du jour » sont relayés quotidiennement et des sessions live sont réalisées par les formateurs une fois par semaine. Les jeunes apprentis placés en stage ou en emploi bénéficient également d’un accompagnement grâce à la plateforme des cours à distance Microsoft teams et des cours traduits en français leur sont envoyés régulièrement. Hicham Habibou raconte que « les jeunes injoignables reçoivent automatiquement ces informations par sms ».

Si des solutions sont mises en œuvre par les équipes de L’Heure Joyeuse pour réduire l’impact éducatif de la crise sur les jeunes, la Journée Mondiale de l’enfant africain nous rappelle l’importance de rester mobilisés, aujourd’hui encore, pour garantir aux jeunes un accès à l’éducation.