Débat annuel d'une journée portant sur les Droits de l'Enfants aux Nations Unies

Ce lundi 4 mars 2019, lors de la 40ème session du Conseil des droits de l’homme, divers experts, missions permanentes et acteurs de la société civile ont pris la parole lors du débat annuel d’une journée portant sur les droits de l’enfant. La thématique abordée cette année était ‘Autonomiser les enfants handicapés aux fins de la réalisation de leurs droits de l’homme, y compris par l’éducation inclusive’ conformément à la Résolution 37/20 du Conseil des droits de l’homme datant de février 2018. Cette journée annuelle de débats puise son origine dans la Résolution 7/29 du Conseil de droits de l’homme de 2008, qui décida d’incorporer à son programme une journée pour débattre de différents thèmes spécifiques sur les droits de l’enfant, y compris l’identification des obstacles à leur réalisation, ainsi que les mesures et des meilleures pratiques qui peuvent être adoptées par les Etats et autres parties prenantes.   

Une représentante de la Fondation Apprentis d’Auteuil International était sur place afin de suivre les débats. Dans son discours d’ouverture, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a définit la tournure que prit le débat en déclarant que ‘la seule façon d'assurer une éducation inclusive et équitable pour tous d'ici 2030 est de faire en sorte que les enfants handicapés soient au centre des plans et actions nationaux’. A la suite du discours d’ouverture, trois panélistes prirent successivement la parole devant un grand nombre de missions permanentes et membres de la société civile.

Le premier membre du panel, Jorge Cardona, membre du Comité des droits de l’enfant, expliqua comment la réalisation des droits des enfants souffrant d’un handicap contribue à leur autonomisation. Il a par ailleurs mis l’accent sur le fait que les enfants porteurs de handicaps se trouvent en situation de double vulnérabilité, de par le fait d’être des enfants, et de par le fait de porter un handicap. Il a également souligné que la réalisation de tous les droits des enfants est à la base même de leur autonomisation, et que c’est uniquement en reconnaissant leurs droits qu’on reconnaîtra leur autonomie en tant que sujet de droit.

La deuxième panéliste, Catalina Devandas Aguilar, Rapporteur spéciale sur les droits des personnes handicapées, a abordé les obstacles freinant les capacités des enfants porteurs de handicaps de jouir de leurs droits et d’une enfance heureuse. Elle a entre autres, mis l’accent sur la nécessité de l’inclusion des enfants porteurs de handicaps au-delà d’une simple intégration, ainsi que sur la nécessité de la participation des enfants au respect de leurs droits par le biais de mécanismes et environnements favorables. Elle a conclu en réitérant qu’il était vital de mettre fin à l’invisibilité des enfants porteurs de handicaps afin qu’ils puissent être libres, rêver et être fiers de qui ils sont.

La troisième panéliste, Dumitriţa Cropivnitchi, défenseur des droits des enfants en Moldavie au sein de l’ONG Lumos, a partagé un témoignage touchant revenant sur son enfance lorsqu’elle fut internée dans une institution spécialisée pour les enfants porteurs de handicaps en Moldavie à l’âge de cinq ans. L’institution était ségrégée du reste de la communauté et remplie de personnes méconnues. Elle dû partager sa chambre avec 11 autres enfants et ses habits avec des dizaines d’autres. Les parents furent remplacés par des éducateurs s’occupant également de 25 autres enfants. Sa vie ne lui appartenait plus, mais était régie par les règles de l’institution...  Elle conclut son témoignage en questionnant le public sur le nombre d’enfants handicapés vivant dans une institution marginalisée du reste de la société dû au manque d’institutions inclusives et de soutien adapté. A la suite de ces interventions, le président de séance accueillit les commentaires de délégations étatiques, d’ONG et d’institutions nationales de droits de l’homme.

Au cours de la seconde session du débat annuel, les délégations et membres de la société civile ont pu partager leurs bonnes pratique quant à l’inclusion des enfants porteurs de handicaps dans des structures éducatives ainsi que soumettre des questions aux panélistes, i.e. María Soledad Cisternas Reye, Envoyé Spéciale sur le handicap et l’accessibilité, Afshan Khan, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale, et Bushra Zulfiqar,  Directrice de l’éducation à Save the Children Bangladesh.  

Au cours de cette journée, la parole a également été donnée aux enfants à travers la projection d’une vidéo mettant en scène deux enfants porteurs de handicaps questionnant les Etats sur leur politique en terme d’inclusion et de non-discrimination des enfants handicapés. Les enfants ont également pu s’exprimer au travers d’une deuxième vidéo présentant les 10 principes de bons traitement des enfants handicapés.